endurotracks, la 6, ch'uis un fidèle.
et c'est reparti (à la demande générale de certains lecteurs assidus qui, visiblement, passent des soirées bien mornes en ce joli mois de mai. z'avez qu'ça à faire ?) pour une folle mais intense remontée vers l'ultime voyage (sans Jill Eikenberry ni Laura Leighton. en même temps, ça a l'air d'être bien chiant comme film), vers la délivrance (ça, si vous n'avez toujours pas vu, faut y aller dare-dare, parce que c'est d'la bombe!).
on reprend donc notre chemin vers la dernière spéciale. ultime petite mais intense grimpette qui se fera sur le vélo du début à la fin avec un je-ne-sais-quoi de tentative débile de se (me) prouver que, oui, on peut le faire et que c'est pas cette salope de côte qui n'en finit jamais qui va nous avoir, merde ! on grimpe, donc.
le soleil au sommet des arbres a l'intention de tout brûler, on ne s'y trompe pas. ça commence à cogner sous les casques que bien peu d'entre-nous persistent à garder sur le citron au risque de se voir disqualifiés. personnellement, je m'en contre-secoue le fondement, disqualifié ou dans les dix derniers, quelle différence ? donc, on grimpe (déjà dit), il fait chaud (ça aussi, déjà dit) et on appuie mollement sur les pédales dans cette atmosphère silencieuse où l'on n'entend que les souffles courts et stertoreux de mes compagnons d'échappée, ni beaux, ni belle.
cyril et olive ont pris quelques encablures d'avance, comme d'hab et soudain, l'envie folle me prend de les rattraper, histoire de me finir physiquement. je laisse donc sur place (ouaip, je les ai bien pourris les autres, haha !), seb2, vivi et david et entame une remontée fantastique vers les sommets. j'en profite pour doubler le n°49, pour une fois que c'est pas le contraire, et me cale finalement dans la roue de cyril. il fait chaud (déjà dit, ou pas ?) sous la pinède. on aperçoit en bas, dans la vallée, quelques maisons éparses. on voit même d'ici 2 crânes luisants sous l'effort. plus loin, un hirsute barbu à pédales ahane de souffrance et d'effort mêlés. la touffeur gène la respiration et l'effort devient soudain plus délicat. l'humidité de la veille ressort par petits touches et nous complique la tâche. les tuberculeux et les phtisiques se meurent dans d'atroces souffrances en faisant des grimaces. toujours là pour amuser les copains.
il ne fait pas chaud depuis longtemps, heureusement, qu'est-ce que ça serait si on avait connu une période de sécheresse ? j'ose à peine imaginer le résultat si un incendie se déclarait ici. rien que de penser qu'une simple étincelle suffirait à allumer le feu, j'en jaunis à l'idée.
on poursuit notre périple et bientôt, on se retrouve au départ de la spéciale 6. celle-ci, pas trop technique, c'est d'ailleurs la seule où je n'aurai pas la faiblesse de me rouler tête en avant dans l'humus dans l'unique but de sentir la terre sous mes doigts ou dans les naseaux, très fluide, où les divers obstacles sont largement à ma portée, me permet de m'éclater pour de bon et de prendre beaucoup de plaisir. seul le début me pose souci dans la section où l'on croise le parcours de la dernière liaison. je suis surpris par des concurrents qui s'arrêtent pour me laisser passer mais je ralentis un peu trop et perds du temps (comment ça: "encore" ?).
je reprends le fil de l'histoire, me remets doucettement dans le bain et recommence à prendre mes marques. le foxy vole dans les obstacles. je ne me rends compte de rien. il y a moins de caillasses ici et je ne me fais pas secouer comme précédemment. ça repose les bras et les épaules. je réussis à tenir le rythme, à tel point que david, pour une fois ne me verra pas de la spéciale. faut croire que je progresse, ou qu'il fatigue.
on sort à pleine vitesse des sous bois. sans me poser de questions, je coupe la route, plonge dans le pré tant redouté de certains (il parait qu'il y a des trous...moi, j'en n'ai pas vu). un commissaire me gueule :" par là! par là !". je m'empresse de répondre : "la pampa ?". (ça y est, vous l'avez en tête cette pute de chanson ? c'est pour la journée, tant pis).
cette portion où je devrais prendre de la vitesse, encore plus, oui c'est possible, me voit me bagarrer avec ma tige de selle. cette saleté ne remonte plus (je commence à me demander si cyril n'aurait pas volontairement saboté son vélo de peur que je ne le batte. mouais...) et je suis contraint de faire une bonne partie de ce qui va suivre avec la selle en bas, tout en bas, loin...loin. ça commence à tirer dans les guiboles. j'ai les cuisses qui refusent de pédaler correctement. on dirait même que ça fume. ça m'oblige à ralentir. j’entends quelqu'un qui gueule derrière moi. je me range un peu et le n° 49 me double comme si je n’existais pas, l'ingrat, sans un regard. je prends le temps de réajuster ma tige de selle et relance le bordel. virage à gauche, virage à droite. je sors sur la route. pascal, de l'orga, me gueule dessus comme un beau diable. j'ose espérer qu'il m'encourageait, sinon, t'are ta gueule ! j'ai des crampes, ça y est ! la vache, ça fait mal. mais je continue, je suis courageux (!). j'enquille le plus vite possible le virage à droite sur la route, je relance en essayant de gérer les crampounettes. ça passe. je relance encore, manque de me prendre une barrière métallique et commence mon freinage, anticipant le virage à droite à l'angle où il y a 2 petites marches que je n'avais pas aimées l'an passé. Mazette ! ils ont shunté les marches et pratiqué un passage sur la gauche. du coup, j'ai trop freiné et je passe en mode papy sur cette petite section. encore raté. je relance et j'entends Philippe un autre poursuivant qui me crie: "le freinage, seb ! le freinage ! t'as chié ton freinage !". j'avais remarqué merci Philippe ! nous relançons de concert dans cette petite ligne droite. je lui coupe légèrement la route pour entamer le dernier virage à gauche. je relance encore et à la faveur d'une meilleure trajectoire que la mienne, Philippe me passe sur la ligne, le salaud et sans pitié.
CA Y EST ! c'est terminé !je finis beaucoup plus frais que l'an dernier, où je m'étais écroulé sur le bitume, cherchant mon souffle, en vain. cette année je termine debout. pas fier de moi, mais debout !
c'était encore une fois un parcours magnifique qui nous a été concocté par les singletracks boys. le site se prête parfaitement à la pratique de l'enduro et les pistes proposées en offrent pour tous les goûts. les meilleurs ont vraiment du s'éclater sur ces sentiers. moi qui suis un poireau, j'ai vraiment pris mon pied (d'ailleurs, ne dit_on pas : "un pied de poireau" ?), à ma manière certes, mais je me suis éclaté ! c'est ça qui compte, non ?
à l'année prochaine !
merci de m'avoir lu. c'était un peu long, mais vous savez ce qu'on dit...désolé de vous avoir fait subir ça. heureusement pour vous, il n'y avait que 6 spéciales!
afin de compenser la platitude de ces âneries proférées à la faveur d'un certain désœuvrement quotidien, je propose, en guise de dédommagement, que le premier à me donner les noms des douze personnalités qui se sont glissées subrepticement dans ce récit, se voit offrir par mes soins, son droit d'entrée à la prochaine rando des taufflards qui aura lieu le 7 juin prochain. seul petit souci, il va falloir tout relire !
bonne relecture. vos réponses devront m'être faites en commentaire avant le 5 juin prochain.
merci encore d'avoir pris de votre temps à lire ces inepties. à bientôt. seb