Endurotracks #4, en mode CHRONO ou OPEN, à jouir !

Publié le par Taufflards Team

Contrairement à ce qu'affirme ce titre, un peu racoleur je l'admets volontiers mais c'est la base afin de captiver d'entrée de jeu son auditoire, il ne nous a pas fallu longtemps pour prendre notre pied sur cette 4ème édition de l'Endurotracks savamment orchestrée, encore une fois, par nos amis de l'association Singletracks.

Petit retour dans le temps, deux semaines en arrière tout juste, au sortir de l'organisation de notre petit enduro artisanal, après avoir bien bossé, bien mangé et surtout bien arrosé la 7è version de notre événement, l'idée saugrenue, défendue par quelques acharnés, d'aller tous ensemble se confronter aux pistes -magnifiques doit-on encore le répéter ?- du bike park de La Jonchère était lancée. quelques litres de bière bien fraîches plus tard, nous étions donc dix à nous jeter dans l'aventure, innocemment les cons.

l'étroit, les trois Seb, les deux Dav, l'unique Pat le prèz et son fidèle secrétaire Vivi (si vous ne connaissez pas, pour vous faire une idée, il n'y a qu'à imaginer Zorro et Bernardo), Thierry l'offrande, Cyril le motivateur et le Christ (oui, on connait du beau monde !), nous nous retrouvâmes donc en ce 14 mai de passation de pouvoir, au beau milieu du petit village de La Jonchère afin d'en découdre une fois encore sur des pistes endiablées que nous espérions agréables et joueuses, tout autant que souples à nos pneus terraphiles et rudes à nos organismes pétrifiés de froidures matutinales et de douleurs arthritiques dues au grand âge de certains de nos coreligionnaires.

Je passerai sur les déboires du départ inhérents aux errances de DavD: la perte des clés, la portière laissée grande ouverte au moment de partir, la plaque d'immat', la plaque non distribuée au départ, etc.

je passerai sur certains détails gastriques liés à une trop forte consommation de matières rédhibitoires la veille de la course qui me valurent un arrêt aux stands alors qu'on n'avait même pas commencé.

bref, on a ri.

ça y est, on attaque la première liaison ! ça va piquer d'entrée de jeu : 300m de D+ pour commencer, ça va nous faire les poumons et les cuissots. finalement, comme on est vachement malin, on prend son temps pour monter et on en profite, entre deux souffles viciés de vapeurs remontées d'une soirée légèrement arrosée de château Margaux 1988 ainsi que de dentifrice palmogate fraicheur des chiottes qui rend les dents plus fraiches et l'haleine plus blanche, pour discuter le bout de gras, refaire le monde et expliquer aux non initiés qui se risquent ici pour la première fois que c'est qu'un début et que pour durer, faut continuer...Seb3 nous remémore, histoire de donner confiance aux p'tits nouveaux, sa chute d'il y a 2 ans qui l'avait laissé dans le formol pour un certain temps. bizarrement après cette anecdote bucolique et si savamment racontée, plus personne ne parle...ça grimpe dur dans le brouillard de ce début de journée. il commence à faire chaud sous les casques et la sueur qui nous tombe dans les yeux, commence à nous les brûler, sans un regard. vous remettrez de vous même dans l'ordre, si tant est qu'il y ait un semblant d'ordre, à seule fin d'essayer de bitter un broc à ce chaos verbal dont le sens caché ferait mourir d'envie les pires des illuminati.

bon, ça dure un moment comme ça dans la joie, la bonne humeur, l'odeur de mâles en transe, les crissement de dents, les couinements de pneus et vice-versa. on se prend les 300 mètres de D+ dans le museau, comme une volée de bois vert un soir où on avait fait le mur pour aller mâter les gonzesses de la colo d'à-côté : ça pique, mais ça vaut le coup, pour des novices.

on frise donc les 300 mètres, les fougères se frisent à cause du froid, Pat se frise la stachemolle, j'ai les dents qui frisent et si on mélange le tout, on n'est pas loin de friser le ridicule. ça ne tue pas, mais arrivés en haut, certains d'entre nous que je ne nommerais pas, ça pourrait nuire à ma personne, sont déjà morts.

on est allé trop vite sur cette liaison ! sans déconner ??? j'aurais pas cru. va falloir qu'on patiente une bonne demi heure, du coup, je vais prendre un café (cf photo que l'on peut allègrement consulter sur la page Fakebooze de l'asso. une réputation, ça s'entretient) et en profite pour digresser vaguement sur divers sujets avec les gentilles et sympathiques bénévoles en charge du ravito. à ce moment, elles ne se rendent pas bien compte de ce qui les attend; le calva calvaire va durer toute la journée. bref, sandwich merguez-moutarde à l'ancienne, AVC, sucre oublié, etc, il est déjà temps de s'élancer sur la première spéciale.

hop, les genouillères, hop le casque, oh putain, c'est à moi ! j'enquille le départ façon "en trombe", mais je me rate d'entrée. p'tite glissade, ça repart, tranquille. Vivi, est déjà très loin et Seb2 est déjà très près. on a fait quoi, 200 mètres et déjà il me pousse. ça me motive et j'en remets une couche. à ce propos, j'en n'ai pris qu'une, de couche. va pas falloir que je la remplisse trop tôt...

de virages relevés bien humides (c'est pourtant pas l'Afrique du nord. jeu de mots Uderzesque) en marches (c'est d'actualité en ce jour républicain) plus ou mois salaces car cachées ici ou là dans la verdure, je me fais légèrement secoué le bas fond, mais ça passe quasiment partout, sur la trace veux-je dire, pas dans mon bas-fond !

grosse frayeur sur cette dalle humide et en dévers où seb2 en profite le lâche pour me doubler. le Christ est déjà là ! pas de miracle ici, comme moi, il bloque. on remonte de concert sur les bikes et je prends un peu d'avance sur les relances et les petits virolos subtilement disséminés entre les caillasses. une autre frayeur, sur cette petite dalle que j'évite en passant à droite comme gueulait je sais pas qui à l'instant. ça passe mais je me demande si c'est pas pire. seb2 est là devant, je sens l'odeur des freins, des pneus, de la viande qui se décompose et de pleins d'autres trucs que je ne peux identifier, pas le temps de faire une séance odorama (il aurait fallu pour cela que l'on trouve la baraque odorama. spirituel, non ?). ça y est, spé 1 terminée. je termine 'presque' dans la roue de Seb2. Christ arrive quelques secondes plus tard. on attend nos amis Seb3, Pat et Thierry l'offrande qui ramassent les morceaux.

pas de bobos, pas de casse ? question qui revient souvent en Andorre (y a pas de la casse ?)

alors on repart, tous ensemble, cahin caha, de-ci, de-là, va trottine, va chemine, petit taufflard. là ça va vraiment chauffer sur cette liaison. courageusement, je passe tout sur le vélo, mais je me crame un peu pour la 2ème spé et quand vient le temps pour moi de repartir, je suis un peu cuit. pas grave, ça va le faire, ou pas.

c'est parti ! Seb2 me précède et Christ me suit. on n'a pas fait 100 mètres que je m'arrête pour prendre des nouvelles de Simon qui visiblement s'est fait une épaule; il m'assure que ça va, l'épaule est sortie (!!!) mais il l'a remise. je suis courageux, je vais pas m'évanouir...je repars. faut relancer fort par moments, seul petit défaut de cette spé au demeurant très sympa. ça tournicote entre les pierres affamées et les sapins goguenards. quelques racines mal venues en ces virages prononcés, quelques frayeurs inhérentes à ma dextérité, me poussent parfois hors de la trace. comme si j'avais besoin de ça. Christ me rattrape à la faveur d'une embardée de ma composition, et surtout d'un manque chronique de vitesse. on se retrouve dans le canyon au même instant. je tente, un peu inquiet, la trajectoire la plus rectiligne. Mon équipier bloque. je reprends un peu d'avance et relance, en transe. je touche un arbre, il me le rend bien et m'envoie buter sur une racine. têtu, je passe au pris d'une belle glissade. j'entends derrière moi le souffle rauque de Christ qui a déjà refait son retard. j'en remets une couche et lui aussi. on termine roue dans roue sous les viva vivifiants de Vivi, le sourire aux lèvres, ainsi que la bave, l'écume et quelques moucherons.

tout le monde ne tarde pas à en terminer. on rend un dernier hommage à la clavicule de Seb3, tombée au combat 2 ans plus tôt. c'est bien qu'on soit tous là pour ce pèlerinage, ensemble, recueillis. puis on repart à l'assaut de la colline qui n'a d'yeux que pour nos trognes affaiblies. doucettement, nous grimpons en essayant de ne pas trop lâcher de caisses d'une part, encore faudrait-il en avoir, ainsi que de forces. même supposition. heureusement, cette liaison n'est pas très longue et nous sommes vite rendus au sommet. passage éclair au stand pour refaire les niveaux et discutailler le bout de gras avec nos hôtesses du jour qui ne sont plus qu'une. déjà c'est le départ sur la spé 3.

le profil de celle-ci est identique à la spé 1 avec passage à la pierre branlante (n'attendez pas de moi de commentaires salaces !), autrement dit : ça va s'couer (et merde!) !

c'est parti ! je pars, comme disait le chanteur que tout le monde a oublié. je voulais ici faire une comparaison en rapport avec mon attitude de vététiste atypique, mais...je n'ai rien trouvé de concluant qui ne nuirait à ma personne. bon, je pédale, je tourne, je glisse, je dérape, je jure, je ris, je manque rater la bifurc à gauche, je tape un arbuste suicidaire, je racle une caillasse émotive.

comme prévu, ça secoue, ça remue, ça émeut. ici, on se fait tarassboulbé (vieux verbe ukrainien qui nous vient de l'ancien slave de l'est et qui signifie, à peu près, 'se faire tabasser en roulant') par certains passages dont la douceur n'a rien à envier à certaines pratiques d'un paternel cosaque butant son fils à coup de tromblon sous le prétexte fallacieux que "la trahison, c'est mal". la trace, donc, me tarassboulba !

après tant de béatitude crasse et d'essorage à 8000 tours minutes, je décide que le prochain pierrier n'aura pas la peau de mon séant et m'arrête tant mal que bien afin de faire boire ma monture. je termine cette spéciale en mode trottinette en gueulant à qui veut l'entendre que j'ai mal au cul !

on attend les copains avant de s'y remettre. quelle désagréable surprise de constater que Thierry, lorsqu'il arrive à nous tout échevelé (sous son casque et sans un poil, faut le faire !) et ensanglanté, a subit le syndrome de la taupe ! il a visiblement été jeté à bas, tête la première, afin d'éviter une tentative de copulation de notre Préz avec Mère Nature et n'a, pour son salut et pour endiguer le carnage, pu que se prendre de plein fouet et en pleine gueule environ 300 kilos de terre de bruyère dont 20 kilos terminèrent leur course, qui dans le casque, qui dans la bouche de notre incorrigible cascadeur. l'effet immédiat, mis à part ce léger zézaiement du à un déplacement notoire de quelques ratiches et ce filet sanguinolent sur le front, fut que l'ami Thierry fut refroidi pour un moment. il a eu chaud. de concert et en signe de solidarité, Pat le Préz et Thierry décident que c'en est trop et ils émettent le souhait d'en finir. en douce, on commence à se partager oralement leurs affaires. je mets une option sur le casque intégral. on a eu peur, mais qu'est-ce qu'on a ri...

on repart. ça descend mais c'est pour mieux remonter (le moral de nos copains amochés, hahaha !). je passe tout à vélo, mais c'est difficile. pas grave, je suis venu pour tenter des trucs autant en descente qu'en côte. un peu frustré par cette dernière spéciale, je me venge sur la liaison et je recommence à avoir chaud...on a déjà fait 600 mètres de D+. mazette !

finalement, alors que c'est pas encore terminé, on se retrouve au départ de la spé 4, la très bonne surprise de l'année dernière. on espère que le terrain n'aura pas trop changé et on s'impatiente d'aller une nouvelle fois fouler cette trace jubilatoire, quoiqu'un peu courte à l'instar de nos souffles et de nos idées ainsi que, pour certains, de leurs cheveux.

c'est parti ! ça roule cool au début, fluide et amusant et à part quelques petits coups de cul ici ou là. ça restera comme ça tout du long. pas de pièges ici, pas de difficultés, c'est tant mieux, on profite un peu mieux de la piste. certains se font une frayeur sur la passerelle en glissouillant et se retrouvent à tâter le plancher (!) des vaches. quelques virolos, remontées, petites cassures et déjà, c'est la fin de cette spéciale très amusante, qui doit, malgré tout, laisser certains pilotes plus chevronnés, sur leur faim. pas grave, on mangera plus tard..

on attend les derniers et on reprend la piste. Pat et Thierry ont le sourire. visiblement, ils se sont amusés, ou ont peut être commencé à sombrer dans la folie. faut dire qu'avec ce que s'est mis Thierry tout à l'heure, ça a du lui décrocher la poussière du plafond...on remonte en discutant avec Pat qui avoue qu'il ne fera pas la suivante et Thierry non plus. on se met à leur place et on approuve leur sagesse. on repasse par la case ravito, on prend du sandwich au pain et c'est déjà le départ de la spé 5.

Là c'est le gros coup de coeur de la journée ! énorme panard que cette spéciale dévalée, avalée tambour battant et sans chuter, je tiens à le préciser.

Seb2 part devant moi, je lui emboite le pas et, après quelques dizaines de mètres, à la faveur d'une prise de trajectoire que je qualifierai d'aléatoire de la part de mon éclaireur, je réussis à le doubler (première fois de ma vie que je double quelqu'un sur un enduro! champagne !) au pied de la passerelle. c'est véritablement à cet instant que l'éclate totale se fait jour. Seb me rattrape et me pousse dans mes retranchements dans cet enchainement de marchounettes, de virages relevés, de racines, de ruptures ou autres caillasses sournoises. je manque m'étaler à plusieurs reprises mais le vélo fait son job. ça saute, ça sursaute partout. j'ai l'impression d'avoir bouffé un kangourou (hommage au kangoo présidentiel qui nous a quitté, il y a 2 ans déjà). je me souviens avoir pris une super méga pelle de l'au-delà à cet endroit il y a 2 ans, devant une assistance plus que circonspecte quant à ma façon de déclencher un superman-seat-grab (cf "endurotracks, enduro de cracks" sur ce même blog; mais vraiment si vous n'avez rien d'autre à foutre). je me recueille 2 secondes sur la stèle à la mémoire de cette figure disparue trop tôt et me recolle à la descente infernale que m'impose Seb² en me roulant plusieurs fois sur les pneus.

à la faveur d'une prise de vitesse plus que conséquente pour mes p'tits nerfs, je dérape sévère de l'arrière-train et me vois obligé de sortir un pied par la portière, heureusement, pas de conséquence. (contrairement au mec sur l'autoroute, z'avez vu ? il a voulu poser son pied sur la route, à 130 km/h ! raté ! il l'a pas posé sur l'autoroute, mais sur le pare-brise de la bagnole derrière ! hé mon pote, si tu voulais descendre En Marche, fallait voter Mélanchon ! tant qu'on y est, je tenais à te faire remarquer, cher peuple français, toi qui a lutté durement contre la tyrannie, toi qui a allègrement coupé des têtes pour te libérer de son joug, toi qui a sans détours aucuns, ficher des têtes sur des piques ou pendu à la lanterne toute une palanquée d'oppresseurs emperruqués et poudrés, c'était pas la peine de te dévoyer ainsi pour que, quelques 230 ans plus tard, tu choisisses de remettre aux affaires un jeune type, sympa au demeurant, dont le nom est l'anagramme quasi parfaite, si on compte pas les fautes d'orthographe, de MONARC ! nom d'une patate !).

bon, on coupe ici, après un virage à gauche négocié comme je peux dans les racines qui me secouent la pulpe, la liaison qui renvoie les premiers vers les spé 6 et 7. je sais pas ce qui me prend, à cet instant, je me mets à gueuler comme un veau : "je suis un cochon ! je suis un cochon !" (on est d'accord, un veau qui se prend pour un cochon, c'est limite bizarre...moi-même j'ai du mal à visualiser). j'aurais bien voulu voir le regard des mecs qui nous ont vu passer à cet endroit. Seb2 se marre, je me marre, bref, on se marre. quelqu'un quelque part nous encourage. pas le temps de voir qui c'est, mais merci de ton soutien, mon ami. on continue sur un rythme endiabloté  jusqu'à l'arrivée où nous attendent nos compagnons du dimanche qui, en nous voyant nous tirer la bourre comme des furieux, si, si, se mettent à beugler non pas comme des veaux mais comme des cons. ça va pas la tête les mecs ?

cette spéciale, fallait pas la rater ! c'était véritablement le summum de ma journée. ce pour quoi je me suis levé ce matin. j'en reviens toujours pas de pas être tombé. y a des fois, ça a bien un peu frotté les talus, mais c'est passé. tant mieux. rien que pour cette trace, je resigne les yeux fermés pour la version 5 de ce magnifique événement ! le PIED qu'on vous dit (c'était le thème principal de cette rubrique, vous l'aurez habilement noté) ! pas une chute cette année. j'ai même passé des trucs que d'habitude, ils me font vomir. j'avais prévenu mon Vivi : depuis quelques temps, il se passe des trucs...d'ici à ce que j'ai une promotion...

allez, on remonte ! la liaison qui vient va laisser des traces sur certains organismes. "je suis content ! j'ai pas de séquelles !" aurait-dit Jean Paul André, et je fais mienne cette magnifique citation en finissant la bave aux lèvres. j'ai même pris le temps de discuter avec Seb3 (là, il faut lui rendre un bel hommage, car, non content d'être revenu sur les lieux de son accident claviculaire d'il y a 2 ans, il a osé réitérer la chose avec un vélo tout à fait peu adapté à cette pratique. chapeau bas, Monsieur), dans les portions un peu pentues de cette remontée. faut croire que je suis bien physiquement (en termes de capacités, pas de critères plastiques) et ça me donne la patate pour la suite qui s'annonce ébouriffante...

avec tout ça, il ne reste plus que 2 spéciales pour profiter à fond de l'événement, l'ambiance, le sandwich au pain, les copains, les traces, la vue, le paysage, les bons mots qui fusent, et tutti frutti. déjà...

spéciale 6 ! pendant que l'on discute, bruyamment nous a-t-on dit mais toujours dans la bonne humeur et les mots d'esprits que même aux Grosses Têtes, ils en ont pas des comme ça, on se remémore aussi que dans cette spéciale, il va falloir faire le mur. certains mal entendant comprennent difficilement et commencent à se dévêtir. on évite le scandale de peu. Pat et Thierry, toujours prudents, restent pour garder le campement pendant que les autres partent en mission. DavD et Adrien sont déjà partis se tirer la bourre, Cyril, Vivi et DavL se disputent pour savoir qui partira en preum's. les quatre autres gus se donnent rendez-vous en haut du mur, afin de convenir d'un endroit tactique pour bien se voir se vautrer mutuellement et ainsi être aux premières loges pour, d'une part, se foutre de la gueule de çui qui tombe et d'autre part, porter les premiers secours ou les derniers sacrements, on l'ignore encore.

ça démarre pour ma pomme ! je glisse d'entrée sur un je-sais-pas-quoi et m'en sort avec un je-sais-pas-comment d'école. on tournicote autour des pins et des rochers. les racines nous tendent leurs bras, tandis qu'au fond des bois le sort du con ne m'apparait pas très enviable. on passe sous la passerelle que j'évite au dernier moment dans une embardée dramatico-lyrique. la piste ressemble beaucoup à la précédente avec cependant, un petit arrière-goût de sang et de terreur qui fond sur vous comme un string en latex sur un popotin trop chaud.

ça déroule bien, c'est fluide mais pas trop, fuyant, terreux, harassant parfois, virile mais pas toujours correc'. bref, on s'éclate jusqu'au moment où, tiens, comme par hasard, je me prends un tampon dans un chêtre (ou un chêne ou un hêtre, je sais plus trop) qui me stoppe et me parle...putain, c'est plus un enduro, c'est un sketch de Jean-Jacques Vannier ! "passe à droite ! va chercher à droite !". "euh,..., comment dire, mon pote...tu me parles pas sur ce ton, déjà, et d'une. et puis si t'as des trucs à me dire, viens le dire en...OOOHHH bordel ! c'est pas un arbre qui parle, c'est Frankie ! heeyy Frankie ! ça biche, man ? ouais, moi, ça va. j'fais une pause, là, tranquille". sur ces entrefaites arrive Christ, détendu du pagne, qui met pied à terre au même endroit. on s'arrête pour regarder le spectacle que nous offrent DavL et Seb². le premier s'en colle une dans la terre meuble sans conséquences pour les différents organismes, dont le sien, qui vivent ici. ça me fait penser qu'aujourd'hui, on en a bousillé du bousier (la rime est riche, n'est-il pas?)! le deuxième nous fait une démonstration de "je sais faire du vélo sur le ventre sans toucher les pédales" de toute beauté. admiratifs que nous restons, tout autant que dubitatifs, tanqués dans l'humus. oui, vous l'avez senti venir, les 2 gars, dans l'humus tiquèrent. nous repartons finalement après une descente épique, roue dans roue, l'œil aux aguets et la fierté dans la poche.

ça redevient normal (pour nous, veux-je dire) et on finit comme on peut, le mors aux dents, la bave aux yeux, le fil vert sur le bouton vert mais pas, contrairement à ce qu'aimait raconter Desproges, la zibounette dans le piloupilou. pas de ça chez nous. la spéciale se termine par un superbe toboggan dans la terre où on en profite encore au maximum. Quel Régal !

on remonte doucement par la liaison précédente qui commence à bien nous tuer les cuisses. ça passe encore tout sur le vélo, sauf à l'arrivée sous la passerelle ou une glissade intempestive à la con, m'oblige à mettre un joli pied à terre, trois-pièces-cuisine. dommage, j'aurais bien aimé tout grimper sur le vélo. Christ, lui, est plus prudent. il marche à côté de son vélo. on dirait, de loin, l'évocation moderne d'un chemin de croix. spirituel, mais erreintant. bientôt nous arrivons au départ de l'ultime spéciale. on reprend quelques morceaux de bananes histoire de pas vomir que de la bile dans cet ultime effort. on s'encourage une dernière fois façon footballeurs américains, à grands coups de casque dans le melon. tant pis pour ceux qui ont des open face !

et c'est parti pour l'ultime défi ! je me colle aux basques de Seb² qui tente de me décrocher par de vilains effets de style et de trajectoires plus surprenantes les unes que les autres ! on rejoue la spé 5 mais cette fois c'est moi le chasseur ! ça va barder ! numérote tes abattis, mon coco - qui essaye encore de me décrocher en vain. c'est comme qui dirait un coco vain- je suis dans son coffre, s'il freine, je l'emplafonne et je lui mets la roue de secours sur le tableau de bord ! je réussis à le passer comme par magie, je relance comme par enchantement et, au sortir de cette cassure, dans le virage à gauche qui débouche sur un chemin large, je me foire comme Garcimore ! j'ai déraillé ! et voilà, cha marche pas ! impossible de remettre la chaine ! ça merdoit velu ! Christ en profite pour me doubler et je le vois s'éloigner sans coup férir. enfin, je dis "je le vois" en fait je vois pas grand chose parce que soit je pleure, soit j'ai la sueur qui me rentre dans les yeux, je sais plus bien...bon, je m'agace sur la chaîne, essaie de la remettre en place et n'y arrive pas. y a un truc...là non plus, je vois pas...ha si ! ça y est ! c'est la chappe ! la chappe est co-incée (petite astuce de vocabulaire qui me permet, hispanophile que je suis, de vous régaler une fois encore d'un jeu de mots cette fois-ci, ibérique pour le coup et, en même temps de rendre hommage à cette équipe de football disparue l'année dernière dans les montagnes amazoniennes. c'est pas parce qu'on joue au foot qu'on n'en est pas moins homme. eux aussi, pratiquaient leur passion d'enfants, c'est pas de leur faute si ce sport s'est dévoyé au fil du temps. si vous voulez verser une petite larme, allez-y). bon, je finis par décoincer la chappe et termine cette spéciale avec des regrets plein la tête et des crampes plein le pouce. j'ai maintenant du mal à appuyer sur la commande de tige de selle et manque me ramasser plusieurs fois à cause que la selle, elle est trop haute (et la neige, elle est trop molle). un concurrent open me double dans une épingle en me gratifiant d'une figure majestueuse. vexé comme un pou qui jouait aux cartes et qui cette fois, perdait, je me rue à sa poursuite. poursuite qui durera, oulà, au moins 200 mètres jusqu'au moment où ce jeune et fougueux chevalier s'en colle une majestueuse dans un chemin plat ! MAGNIFIQUE, vue de  derrière ! il remonte aussitôt sur son bolide et me colle, cette fois, la tôle de ma life. je ne le reverrais plus qu'à l'arrivée.

ça y est, on y est, yeahh ! salut les copains (ça vous manquait la p'tite chanson à la con qui va vous rester en tête pour la soirée ??? merci qui ? merci KIKI !) ! je termine en me pétant un sprint abdoujaparovien, mais sans parvenir à doubler kingkong  quiconque. pas grave, me suis bien éclaté quand même.

on attend quelques minutes que Seb3, Pat et Thierry en terminent avant d'aller s'émécher à la Michard, c'est moche. le Pat en termine le sourire et la moustache aux lèvres, tandis que Thierry termine à plat, mais pas à plat ventre cette fois. il a crevé de l'avant. dommage, ça ternit un peu la fin de l'histoire.

on se retrouve quelques instants plus tard, au cul du camion à échanger nos sensations, impressions, cartes pokémon et panini. et comme de bien entendu, on se marre comme des gamins. certains demandent s'il y des vestiaires, d'autres s'il y a des douches...quelqu'un a-t-il du savon ? à quel parfum ? ...ça devient bizarre toutes ces questions pour un champoing... (à propos, ça me fait penser qu'il faudra que j'vous raconte comment que j'me la suis pétée dans les studios de France3 au mois de mars 2016. faudra aussi que j'vous raconte comment ils ont déprogrammé les enregistrements! c'est à mourir de rire ou de dépit).

c'en est terminé, déjà ! quelle tristesse ! le spleen s'abat sur nous comme un vieux drap sur un canapé défoncé, comme nous. de colère, de dépit, de rage et surtout de soif, nous nous ruons vers la tireuse et commençons à lui faire un sort. je vous raconte pas la fin, pas la peine.

 

cessons-là ces imbécilités pseudo littéraires, vous l'aurez compris, le vélo c'est pas trop notre truc (je parle pour moi), le principal, c'est de s'marrer !

il me faut maintenant insister sur les félicitations que nous devons adresser à nos amis du Singletracks asso pour le travail fourni (oui, c'est un travail de fourni), l'abnégation mise à nous proposer un événement de très grande qualité, même si cela paraissait mal embarqué vendredi soir ! bravo à Guillaume et à toute son équipe ! on reviendra, c'est certain, même si on s'est fait secouer, chahuter, brasser et j'en passe. quel moment magique (dû aussi à mes team mates Taufflards, faut le reconnaitre. merci les copains) vous nous avez proposé ! bien entendu, il y a des p'tits trucs à corriger, mais la perfection n'étant pas de ce monde, pas grave si on les retrouve l'année prochaine, parce que c'est certain, l'année prochaine on sera là !

MILLE MERCI LES AMIS !  A L'ANNEE PROCHAINE !

et bons rides à tous les potes qu'on a croisé à nouveau sur ces pistes fabuleuses !

C'ETAIT LE PIED, QU'ON VOUS DISAIT !

 

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