endurotracks : la 4, fantasque trip !

Publié le par Taufflards Team

Bien. seb le 3ème étant désormais hors course, on apprendra plus tard dans la soirée que sa clavicule n'a pas tenu le choc face aux éléments (bon rétablissement mon ami !), nous n'étions plus que 6 à défendre les couleurs, tant bien que mal, du team.

je me retrouvais à essayer de rattraper les copains après avoir pris soin de laisser seb le 3ème entre les mains expertes des secouristes (que des hommes, tu penses d'un moment judicieux pour se blesser).

j'essayais de me faire violence pour grimper à un bon rythme. un concurrent me servit pendant quelques centaines de mètres de poisson-pilote. on dépassa seb le 2ème à la faveur d'une crevaison puis je lâchais mon compagnon d'échappée (pour une fois que je pouvais pourrir quelqu'un, j'allais pas m'en priver) et fondais (!) sur mon papounet. on terminait cette courte liaison roue dans roue.

quelques minutes d'attente, le timing mis en place par l'orga est très bon, un p'tit pipi (3 litres) passage par la case ravito (toujours pas grand chose à se mettre sous la dent, grrrr!). on devise entre taufflards, notamment au sujet du tracé de cette spéciale qui selon certains, va s'avérer...spécial. mon papounet, l'an dernier, y a laissé un poignet. et on s'inquiète surtout pour seb le 3ème qui n'avait pas l'air dans son assiette.

mon papounet nous conseille du haut de ses années d'expérience, de faire attention à ne pas nous louper car cela pourrait s'avérer fatal. nos supporters et supportrices sont là et nous encouragent gentiment avant le départ. Martine (papounette, quoi !) me dit quand vient mon tour, de faire attention à mes miches. je lui réponds que "t'inquiètes, je gère ! tu m'connais".

c'est parti ! j'appuie comme un..., comme un..., comme un,...bah, comme un naze sur les pédales. Martine me gueule : "Aller ! Vas-y ! Fonce !". Ah ! le "fonce" de la Martine me va droit au cœur et n'écoutant que mon courage, je me lance dans la bataille. je saute les premières marches, je vole au dessus des cailloux, j'enchaîne les virolos sans ralentir, je suis le vif-argent du vtt ! je ne vois plus les arbres autour de moi, qui tentent, les fumiers, de me mettre des bâtons dans les roues. j'attaque un virage relevé qui se resserre un peu. il y a du monde à cet endroit, dont une équipe de secouristes, venue pour apprécier les passages hauts en couleur et en styles. j'évite de peu de me ramasser dans une petite double et à la faveur d'une légère couche de gras due à la pluie de la nuit passée, me ramasse lamentablement devant tout ce petit monde ! quel spectacle ! quelle maîtrise dans la cascade ! une dame crie (ou peut être qu'elle se marre, je sais plus bien) ! je l'entend dire : "encore un taufflard! décidément, ils n'ont pas de chance !". tu parles, c'est juste qu'on n'a pas de talent, c'est tout ! m'entend-je lui répondre. je me relève, la hanche endolorie et le mollet mâché et reprend mes tribulations pathétiques de cycliste atrophié du jumeau.

à partir de ce moment, c'est la descente aux enfers. je me fais secouer la prune dans tous les sens! ça tabasse! ça essore! ça repasse! ça tord! ça pulvérise ! ça m'envoie d'un arbre à un autre, d'un trou à un autre, d'une marche à une autre. c'est sans fin et quand ça tombe, c'est pas du plantage fin dans de la motte de beurre. la moindre petite caillasse avec la fatigue et la répétition devient meurtrière pour les épaules et les bras. quelques marches aveugles m'obligent à mettre pied à terre. je ne tiens plus le cintre qu'avec difficulté. les crampes montent dans les bras quand mon moral, lui, ne connait aucun problème pour bien redescendre. la tête voudrait, mais...et le reste a des envies d'ailleurs. je me prends encore des tonnes de soubresauts en pleine gueule. je ne gère plus rien. David m'a depuis longtemps dépassé et ses poursuivants eux aussi m'ont bien mis la misère. j'ai un peu faim. tiens, salut Manu ! (ne pas penser au sandwich. ne pas penser au sandwich) je reste assez lucide cependant pour savoir que déjà 4 mecs m'ont déposé. je suis au 36è dessous, j'ai un pied dans la tombe et l'autre qui glisse. à la faveur d'une énième chute, je me rends compte que je suis mort. de fatigue ou de honte, j'en sais plus rien et je m'en fous. si je choppe le con qui m'a inscrit...

j'arrive en bas, tant mal que bien, soufflant, pestant, râlant, avec l'envie soudaine d'emplâtrer le premier qui me demandera comment ça c'est passé. ça c'est passé de commentaires ! c'est tout. je suis au désespoir, j'ai plus envie de rouler. faut encore remonter cette putain de liaison. j'en ai plein le sac ! ça m'énerve ! je pensais avoir touché le fond dans la spé 3, mais faut bien croire qu'il y avait un double fond. et la 2è couche est terrible. je veux laisser tomber. je savais que ça serait difficile pour ma pomme, mais là, c'est le pompon ! rien à en tirer ! RIDICULE ! y a pas d'autres mots. si, pitoyable, ça collerait pas mal aussi. un grand moment de mountain bike, y a pas à dire ! à montrer dans toutes les écoles de vtt avec la mention "ne pas reproduire !". remarquez bien que si je peux aider à faire que les générations futures progressent grâce à ma prestation, je veux bien. et rien que cette pensée, me redonne le moral.

je reprends la route, sur cette liaison qui nous a déjà bien mis à mal. je suis énervé d'avoir si mal roulé. on grimpe à un rythme lent, tentant de récupérer de nos efforts de relous, roulant par à-coups dans cette chaude atmosphère où nous proposons, je dois l'avouer un superbe spectacle. c'est en quelque sorte le show des relous de l'à-coups sur cette liaison dangereuse pour les organismes.

après quelques dizaines de mètres où nous avions choisi de continuer à pieds, je décide de remonter sur le vélo. JE SUIS VENU POUR FAIRE DU VELO, ALORS JE ROULE ! je dépasse petit à petit mes partenaires et rattrape olive et cyril. marco, le démon barbu, nous rattrape. je me colle à ses basques. joueur, il en remet une couche. je m'accroche et réussi à suivre le démoniaque sur une bonne distance puis sentant que cela pourrait nuire à la suite de mon programme, je calme le jeu et finit à petit rythme, tentant de récupérer, d'une part, un peu de souffle et, d'autre part, beaucoup de dignité.

nous voici arrivés au départ des spéciales 5 et 6. il y a beaucoup de monde et beaucoup d'attente aussi. j'en profite pour vider ma couche (3 litres). on discute de ci, de là. on mange un peu de ces fascinantes petites choses sensées nous redonner du peps' et empêcher les crampes. je m'enfile 2 tartines de machin truc à la framboise, bois un demi litre de flotte chaude (idéale pour un thé avec mémé) et patiente en discutant avec d'autres concurrents. l'ambiance est au beau fixe. le soleil est de sortie, la chaleur pas encore trop écrasante, mais visiblement tout le monde a besoin de récupérer un peu. c'est limite silencieux et surprenant. il ne manque plus qu'un monument à la mémoire de M. Stabilo et on dirait une commémo.

chez les Taufflards, on fait le bilan des chutes et autres gamelles. y en a pas trop finalement. j'ose à peine demander si tous ont mis pied à terre ici ou là. ça me rassure, certains avouent que oui. l'honneur est (presque) sauf. mais ça ne me rend pas plus fier que ça de ma prestation. y a encore du boulot (ici, j'éviterais toute mauvaise intervention du style "ça ressemble à du travail à la chêne, pour du boulot, etc, etc." mais le peu de dignité qui me reste, doit rester mienne).

bon, en attendant, c'est à mon tour de passer aux ordres. je plaisante encore un peu avec les starters et...et bien, faudra acheter le prochain numéro pour connaître ce que nous réserve cette épreuve magnifique, digne des plus belles épopées de la conquête de l'ouest...

A SEGUIRE !

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