endurotracks, chapter 2: l'aidant de l'amer

Publié le par Taufflards Team

Nous avons laissé notre Héros à l'arrivée de la spéciale 1 avec un bruit dans la cassette, juste un bruit doux, les dents qui grincent et le moral au plus bas. son dérailleur ayant eu la riche idée de le planter dès les premiers mètres, notre valeureux con battant abattu osa braver le risque d'une panne rédhibitoire et tenta une remontée fulgurante mais néanmoins vaine sur ses compagnons de déroute, profitant du fait que la liaison étant très pentue, il aurait pu en appuyant un peu sur les pédales, reprendre les quelques dizaines de mètres le séparant de ses valeureux amis afin de pouvoir avec eux partager sa peine et son courroux (coucou ! aurait dit pierre desproges) et se plaindre comme de juste d'une telle avanie, en vrai martyre de la pédale qu'il était.

mais QUE DALLE ! ce putain de dérailleur n'entendait en faire qu'à sa tête et la remontée de la liaison se fit, comme de par hasard et sans la moindre hésitation, à pinces, monseigneur.

on retrouve donc notre héros, écumant de rage et suant dru, au départ de la spéciale 2 (petit aparté à cette heure où le paroxysme n'est pas encore atteint, non plus que le climax de la journée, je m'étonne encore que personne n'ait osé appelé une spéciale, K...je vous laisse digérer la chose et m'en retourne à mon récit dont il me semble que beaucoup d'entre vous en attendent avec beaucoup d'impatience d'en voir le bout. soit parce que la qualité intrinsèque de l'écrit n'a d'égal à ce jour que les épopées Homériennes ce qui rend le récit encore plus attrayant, soit que ça vous gonfle prodigieusement et que vous n'allez pas tarder à aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte ou la prose plus digeste !).

or donc, le malheureux héros (vous pouvez ici faire la liaison, au diable les conventions, ça rend le récit plus amusant et ça colle tellement au personnage), se retrouve donc au départ de la spéciale 2 avec un dérailleur en vrac, de même que son moral, qui plus est, tout gonflé d'amertume.

c'est ici que le titre de ce deuxième épisode prend tout son sens, (rendez-vous compte, on attaque le cinquième paragraphe et il ne s'est toujours rien passé. c'est prodigieux !), puisque Marco, le démon de Guéret, le Barberousse de la bicyclette, le légionnaire étrange, cornu comme de juste façon publicité Charal, qui passait par là, non par hasard mais parce que lui aussi s’apprêtait à prendre le départ de cette deuxième spéciale, vint à proposer son aide à notre amer ami. diagnostique, verdict (juste épais le verdict !), réparation expresse et voilà-t-y pas que c'est bon, c'est ok, sébast', (ça y est les quarantenaires et plus ? vous l'avez en tête cette chanson de merde ? c'est parti pour une journée, elle va pas vous lâcher...) la vis de butée est détordue, remise à sa place au cours d'une opération sensible et délicate et que tout est paré pour la suite des événements. et merde ! va falloir continuer !

j'en profite pour remercier chaleureusement l'ami Marco sans qui ma journée aurait pris fin assez rapidement en ce jour glorieux où le soleil commençait à montrer le bout du museau et où mon moral, mis à mal par le matériel, reprenait du poil de carotte (ça veut rien dire, mais, bien raconté, ça peut être amusant).

je fais à nouveau une pause pipi et trois litres plus tard je réintègre la file d'attente. déjà mon numéro est appelé. le 46. ma chère et tendre, née dans le département portant ledit numéro, m'avait assuré que cela allait me porter chance. la preuve que la numérologie, c'est de la grosse connerie en barres ou alors les dérailleurs ne sont que très peu sensibles à ce genre de matières scientifiques.

bon, à mon tour, j'y pète, regonflé à bloc. j'évite le saut, faire le saut c'est pas mon genre et j'enquille les premiers virages. ça passe pas mal quand on connait mon niveau. j'ai fait 50 mètres sans dérailler, ça progresse. j'arrive devant notre fan club (je les cite, ils l'ont bien mérité. ils nous ont supportés toute cette journée). il y a là Pat notre président, l'homme qui dans la mousse, tâche. il y a Martine (aujourd'hui, l'histoire, c'est martine au vélo), Léti (pas l'abominable homme des neiges, que non), Sandra (et sans couverture non plus), Leila (et bien là) ainsi que notre bras cassé du jour, David et son poignet en plâtre. que du beau monde, quoi !

je passe donc devant eux, sans un regard, fier et dédaigneux et j'entends Pat qui dit aux autres dans un murmure: "ça y est, il l'a en main" (il parle du vélo, bien entendu). fier de montrer que, au bout du compte je ne suis pas si nul que ça et que quand je veux je maîtrise, j'en remets une couche, accélère, passe allègrement une petite marche, enchaîne un pif-paf-pouf et me retrouve, à la faveur d'un étranglement digne d'une prise de catch de Hulk Hogan, dans une situation critique qui me voit contraint encore une fois d'admettre que la machine est plus forte que moi, de même que la nature qui visiblement veut me faire payer le fait d'avoir racheter un diesel au lieu d'une voiture électrique. je me retrouve donc à terre, quand on aime sa terre natale, on est prêt à tout, pour la deuxième fois aujourd'hui en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "supercalifragilisticexpialidocious". c'est dire ! et l'autre qui disait que je l'avais en main. y a pas à dire c'est un connaisseur. à défaut d'en faire le plein, j'en ricane d'aisance. je me relève et je me rebouscule, mais je ne me réveille pas, comme d'habitude. je termine néanmoins cette section avec moins de difficultés. je vais même jusqu'à reprendre du temps sur david qui a chut, l'effronté, juste à l'endroit où notre fanclub prenait des photos.

la fin de la spéciale est un toboggan, où les virages relevés sont nombreux et très amusants. il y a quelques cassures qui ne m'émeuvent pas plus que ça et c'est avec le sourire que je termine cette spéciale qui au final, s'est plutôt bien passé malgré cette chute du début, alors que, dans tout bon récit à suspens, la chute, normalement c'est à la fin.

on se regroupe entre taufflards et on commence la transhumance des bestiaux vers notre prochaine destination. chemin faisant, Vivi, notre patriarche dénué (jeu de mots !) de sens commun mais qui a néanmoins pris le temps de reconnaître le parcours la veille, nous indique que la spé 3 est un peu mieux mais avec une cassure assez prononcée en plein milieu. je me méfie, en général, où il y a mieux, j'sais que c'est pire, et c'est avec une certaine appréhension que je remonte tout doucement, on a largement le temps avant notre prochain départ, vers la spéciale 3...

mais que va-t-il donc se passer ? comment notre héros va-t-il aborder cette section 3 ? aura-t-il suffisamment de courage et de volonté afin de mater la pente ? son vélo lui refera-t-il le coup de la panne ? comme dirait l'autre, la suite au prochain numéro...

Continuarà !

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